Le contrat de transition écologique (CTE) associe collectivités, État et partenaires locaux autour d’un plan d’action concret, pensé pour réduire les émissions, créer de l’emploi et transformer durablement nos modes de vie.
📌5 informations à savoir sur le CTE :
Un contrat de transition écologique est un accord signé entre l’État, une ou plusieurs collectivités locales, et des acteurs du territoire comme des entreprises, des associations ou des citoyens. Son objectif est clair : faire de la transition écologique un moteur de l’économie locale, en s’appuyant sur des actions concrètes adaptées aux spécificités du territoire.
Mis en place dès 2018, ce dispositif repose sur une approche innovante : co-construire, avec les forces locales, une série d’initiatives permettant de répondre aux enjeux environnementaux, tout en créant de la valeur économique et sociale. Chaque CTE dure généralement 3 à 4 ans, avec un programme d’actions opérationnelles bien défini dès la signature.
Le CTE fait de la transition écologique un moteur de l’économie locale, en s’appuyant sur des actions concrètes adaptées aux spécificités du territoire.
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Les CTE ont vu le jour dans un contexte où certains territoires, notamment industriels, étaient en recherche de nouveaux modèles de développement. L’objectif initial était d’accompagner la transformation écologique de ces zones, en valorisant leurs ressources, leurs savoir-faire et leurs projets.
Les contrats de transition écologique visent donc à réconcilier développement durable et attractivité locale. En plaçant la transition au cœur du projet de territoire, ils permettent d’apporter une réponse concrète aux problématiques environnementales tout en favorisant la résilience économique.
Chaque CTE s’appuie sur un fil rouge territorial : une ambition partagée autour de laquelle se construisent les engagements. Aucun domaine n’est imposé.
Les priorités peuvent porter sur :
L’implication des acteurs est centrale. Ce contrat permet une véritable mobilisation collective, en donnant un cadre souple pour intégrer les actions issues de toutes les parties prenantes, notamment les citoyens. L’État, de son côté, s’engage à fournir un soutien technique, administratif et financier via les dispositifs existants.
Étape 1 : Diagnostic et négociation territoriale
La première étape d’un contrat de transition écologique repose sur un diagnostic territorial. Durant environ trois mois, les acteurs locaux identifient ensemble les problématiques environnementales, économiques et sociales à traiter. Cette phase permet de construire une vision partagée et d’impliquer l’ensemble des partenaires, collectivités, entreprises ou encore citoyens, dans une démarche participative.
Un comité de pilotage est souvent constitué dès cette étape. Il joue un rôle essentiel dans l’organisation de la concertation, l’analyse des besoins et la priorisation des actions à mettre en œuvre. C’est à ce moment que sont définis les grands axes du contrat.
Étape 2 : Signature et engagements chiffrés
Une fois les enjeux clarifiés, le contrat est formellement signé. Ce document officiel fixe la durée du contrat, les partenaires impliqués, ainsi que les objectifs chiffrés attendus :
Ces engagements sont adaptés à chaque territoire. Ils s’accompagnent de fiches actions détaillant les projets, les responsabilités et les indicateurs de suivi.
Étape 3 : Mise en œuvre et suivi annuel
Une fois signé, le CTE entre en phase opérationnelle. Les collectivités pilotent la mise en œuvre des actions, avec l’appui des services de l’État pour l’ingénierie administrative et technique. Chaque action est suivie par des indicateurs, afin d’évaluer régulièrement l’impact sur l’environnement, l’économie locale et la qualité de vie.
Un comité de pilotage se réunit au moins une fois par an pour ajuster les priorités, intégrer de nouveaux partenaires ou reconfigurer certaines actions si besoin. Ce suivi garantit que le contrat reste un outil vivant, en phase avec l’évolution du territoire.
Dans un CTE, le rôle de l’Établissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI) est stratégique. C’est l’intermédiaire clé entre l’État et les acteurs locaux. Il coordonne la préparation, assure la mobilisation des parties prenantes, et veille au bon déroulement des projets sur le terrain.
L’EPCI définit aussi le mode de gouvernance du contrat et le dispositif de suivi des actions. Il est souvent l’un des signataires principaux du CTE, aux côtés du préfet, des opérateurs publics, et parfois d’autres collectivités comme les départements ou les régions.
La durée d’un contrat de transition écologique est limitée dans le temps pour garantir une réelle dynamique d’action : entre trois et quatre ans. Sa structure repose sur un cadre souple, mais exigeant. Elle prévoit une phase de construction partagée et une formalisation claire des engagements.
La gouvernance s’appuie sur des principes de coresponsabilité : chaque signataire contribue selon ses compétences, ses moyens et ses priorités. Cette logique permet de croiser les expertises, de mutualiser les financements et de créer une dynamique locale autour de la transition écologique.
La transition environnementale du territoire est le cœur du contrat de transition écologique. Au moment du diagnostic, les acteurs identifient les enjeux locaux liés :
Les objectifs doivent être mesurables et alignés avec les priorités nationales. Chaque action retenue dans le CTE doit donc contribuer à faire évoluer le territoire vers un modèle de développement durable.
Au-delà des objectifs environnementaux, les CTE ont un rôle social affirmé. Ils encouragent la création d’emplois durables, la mise en place de formations locales, et la redynamisation des activités économiques autour de filières émergentes.
Les territoires les plus engagés constatent souvent un effet levier sur la cohésion sociale. En faisant participer les citoyens, les entreprises, les collectivités et les associations, les CTE renforcent les liens locaux, notamment dans des zones rurales ou en reconversion industrielle.
Le contrat devient ainsi un outil de solidarité territoriale, capable de recréer une dynamique autour d’un projet fédérateur.
Un objectif fondamental du CTE est de démontrer que la transition écologique peut être un moteur économique. En soutenant des projets innovants dans l’agriculture, la construction durable, la mobilité propre ou encore la valorisation des ressources locales, ces contrats attirent de nouveaux investissements et créent de la valeur ajoutée locale.
Les entreprises trouvent dans le CTE des opportunités d’initier ou de soutenir des projets structurants, tout en améliorant leur intégration territoriale. Le tissu économique local est ainsi mobilisé en faveur d’une croissance plus verte.
Chaque contrat est assorti d’un dispositif de suivi basé sur des indicateurs précis. Ces indicateurs permettent d’évaluer l’avancement du programme d’actions et son impact concret sur le territoire.
Exemples :
Ce cadre de mesure garantit la transparence et l’efficacité du contrat. Il permet aussi de communiquer les résultats auprès des citoyens et des partenaires, en valorisant les bénéfices concrets du CTE sur la durée.
Le contrat de transition écologique repose sur une démarche collaborative. Il associe systématiquement les collectivités locales, en particulier les EPCI, mais aussi les entreprises, les associations et les citoyens. Chacun peut proposer un projet ou contribuer à l’une des actions définies dans le contrat.
Ce partenariat élargi permet de prendre en compte la diversité des enjeux territoriaux et de croiser les expertises. L’objectif est de mobiliser toutes les ressources disponibles au service de la transition écologique, en veillant à créer une dynamique collective.
L’État occupe une place centrale dans le dispositif. Il ne finance pas directement les projets, mais il met à disposition une ingénierie d’accompagnement. Les services de l’État, les agences nationales et les opérateurs publics (comme ceux en charge de l’énergie ou de l’eau) interviennent pour :
Ce soutien est structuré, constant, et indispensable, notamment pour les petits territoires moins dotés en moyens humains et techniques.
Les citoyens et les organisations de la société civile sont encouragés à prendre part activement au contrat. Ils peuvent initier des actions, proposer des idées ou s’impliquer dans les projets existants.
Ce volet participatif fait des CTE des contrats ouverts et évolutifs, capables d’intégrer les besoins de terrain et les innovations sociales. C’est une manière concrète de renforcer la démocratie locale, tout en accélérant la transition.
Un CTE n’est pas un contrat imposé d’en haut. Il repose sur une co-construction entre partenaires, où chacun s’engage selon ses compétences et ses priorités. Cette logique permet :
C’est ce qui fait la force du dispositif : il s’adapte aux territoires, à leurs ressources, à leurs défis. Il favorise une transition écologique sur mesure, ancrée dans le réel et portée collectivement.
Un contrat de transition écologique peut couvrir toute action à impact environnemental positif. L’État ne fixe aucun cadre contraint : les projets doivent simplement s’inscrire dans les objectifs de transition du territoire et répondre à des critères :
Ce sont souvent des actions transversales qui croisent les dimensions écologique, économique et sociale. Elles peuvent être initiées par une collectivité, une entreprise, une association ou un citoyen, à condition qu’elles soient intégrées à la feuille de route collective.
Transition énergétique et efficacité énergétique
Les CTE soutiennent largement les initiatives liées à la réduction de la consommation d’énergie et à l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments ou des infrastructures. Cela peut concerner :
Les contrats de transition écologique constituent un levier de soutien aux initiatives de rénovation énergétique des bâtiments et des infrastructures.
Agriculture durable et valorisation des déchets
Certains territoires choisissent de structurer leur contrat autour de projets liés à l’agriculture biologique, à la reconversion de filières agricoles, ou à la valorisation des déchets organiques. L’objectif est double : préserver les ressources naturelles et créer des filières locales pérennes.
La gestion des déchets, dans une logique d’économie circulaire, est également un thème fort dans plusieurs CTE. Tri, compostage, réemploi : les solutions varient selon les ressources disponibles.
Mobilité bas carbone et biodiversité
Réduire les émissions liées aux transports est un enjeu récurrent. Certains projets s’orientent vers le développement de solutions de mobilité douce, la création de pistes cyclables, ou la mise en place de services de transport partagés.
La préservation de la biodiversité est aussi un pilier important. Les actions peuvent viser la protection de zones humides, la plantation d’espèces locales, ou encore la limitation de l’artificialisation des sols.
Un territoire peut, par exemple, initier un projet de reconversion d’un site industriel en écoquartier, mettre en place un programme local de rénovation énergétique, ou encore développer un réseau d’acteurs autour d’une filière agricole durable.
Chaque projet intégré dans un CTE est défini via une fiche action précisant :
La sélection repose sur deux critères principaux :
Un processus de concertation locale permet de filtrer et prioriser les actions les plus structurantes. C’est le comité de pilotage qui valide l’intégration des projets, avec l’appui des services de l’État.
Le contrat de transition écologique ne repose pas sur un budget spécifique attribué par l’État. En revanche, il constitue un cadre de coordination permettant de mobiliser plus facilement les financements de droit commun. Ces financements existent déjà, mais les CTE aident à les flécher vers des projets prioritaires du territoire.
Parmi les dispositifs les plus fréquemment sollicités : les dotations de soutien à l’investissement local, les subventions aux projets d’aménagement, ou encore les programmes régionaux d’aide à la transition énergétique. Le contrat permet de gagner en lisibilité et en efficacité dans la mobilisation de ces leviers.
Les projets intégrés à un CTE peuvent bénéficier de l’accompagnement d’agences publiques. Les plus sollicitées sont :
Les entreprises locales peuvent aussi être porteuses de projets dans le cadre du CTE. Certaines engagent leurs ressources pour développer des solutions techniques innovantes, d’autres financent des actions collectives à fort impact territorial.
Ce positionnement permet aux acteurs privés de :
Dans les CTE les plus avancés, la coopération public-privé est un levier majeur de réussite.
L’État n’apporte pas seulement un appui politique : il met à disposition des ressources humaines, pour accompagner les territoires dans la construction, le suivi et l’exécution du contrat. Ces ressources peuvent venir des services déconcentrés, des opérateurs publics ou des administrations partenaires.
Concrètement, cet accompagnement prend plusieurs formes :
L’objectif est de réduire les freins administratifs et de sécuriser les projets. C’est une valeur ajoutée essentielle, notamment pour les territoires peu dotés en ingénierie locale.
Les contrats de transition écologique produisent des résultats concrets et mesurables, qui varient selon les territoires et les priorités choisies. Ces bénéfices sont généralement observés à plusieurs niveaux.
Au niveau écologique, avec une réduction des émissions de gaz à effet de serre, une amélioration de la qualité de l’air, ou une montée en puissance des énergies renouvelables. Au niveau économique, via la création d’activités locales durables, souvent ancrées dans des filières émergentes. Et au niveau social, avec des effets indirects sur l’emploi, la formation, et la cohésion du territoire.
En moyenne, les CTE visent des résultats sur trois à quatre ans, mais avec une ambition d’impact à long terme. Les contrats les plus aboutis montrent que la transition écologique peut être un vecteur de relance territoriale.
Parmi les indicateurs de performance suivis dans les CTE, on retrouve :
Ce cadre permet d’évaluer l’efficacité des mesures prises et de les adapter en fonction des retours du terrain. Dans certains cas, les CTE ont permis de réorienter des territoires confrontés à des pertes d’activités industrielles vers des secteurs durables et innovants.
En réunissant tous les acteurs autour d’un projet commun, les contrats de transition écologique permettent de faire évoluer durablement les pratiques et les mentalités. Ils donnent une structure et un cap aux efforts de transition, tout en laissant aux territoires la liberté d’agir selon leurs spécificités.
Ce sont aussi des outils de résilience : ils permettent aux collectivités d’anticiper les mutations à venir et de mieux y faire face. Leur flexibilité et leur ancrage local en font des modèles de gouvernance adaptés aux défis contemporains.
Les CTE peuvent s’articuler avec d’autres politiques publiques comme les contrats de relance et de transition écologique (CRTE) ou les programmes territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV). Ces articulations permettent :
Le CTE est un contrat centré sur la transition écologique. Le CRTE, lui, englobe ce volet mais y ajoute la relance économique, la cohésion territoriale et le développement local. Il s’agit d’un cadre plus global, qui peut inclure un CTE comme l’une de ses composantes.
L’intégration du CTE dans une vision territoriale plus large facilite également le suivi des engagements environnementaux nationaux à l’échelle locale.