En France, la prime voiture électrique rassemble plusieurs dispositifs pour vous aider à acquérir un véhicule propre. Bonus écologique, aides locales ou prêt à taux zéro… chaque aide est soumise à certaines conditions, mais toutes ont un objectif commun : réduire les émissions et le coût d’acquisition.
📌 5 points à retenir
Face aux prix encore élevés des véhicules propres, la prime voiture électrique a pour objectif d’encourager les particuliers à acheter ou louer des véhicules plus durables. En 2025, ce terme regroupe plusieurs aides financières publiques mises en place par l’État ou les collectivités, qui visent à faciliter l’acquisition, la location ou la conversion d’un véhicule électrique.
Quand on parle de prime voiture électrique, on fait généralement référence à plusieurs dispositifs :
Ces aides s’inscrivent dans la stratégie de transition énergétique du gouvernement, visant à accélérer l’abandon progressif des motorisations thermiques, notamment dans les zones à faibles émissions (périmètres instaurés dans certaines villes où la circulation est restreinte pour les véhicules les plus polluants, afin de réduire la pollution de l’air).
Grâce à ces dispositifs, de nombreux ménages en France peuvent bénéficier d’un soutien financier directement lié à leur revenu fiscal, rendant les véhicules écologiques plus accessibles.
Le bonus écologique, principal levier pour l’acquisition d’un véhicule électrique en France, est toujours en vigueur en 2025. Il est calculé en pourcentage du coût TTC, dans la limite de 27 %, et plafonné selon le revenu fiscal de référence par part du demandeur.
Voici le détail des montants applicables :
Revenu fiscal de référence par part | Montant du bonus écologique |
≤ 16 300 € | 4 000 € |
16 301 € à 26 200 € | 3 000 € |
> 26 200 € | 2 000 € |
Le bonus est applicable à l’achat ou à la location d’un véhicule neuf, dans la limite des plafonds de prix et de poids requis.
Le bonus peut être accordé soit sous forme de remise immédiate appliquée par le vendeur, soit par demande directe auprès de l’Agence de Services et de Paiement (ASP).
Remise directe par le concessionnaire
Lorsque le vendeur est conventionné avec l’ASP, le bonus écologique peut être déduit directement du prix de la voiture ou du loyer prévu sur le contrat. Cette déduction lors de la facturation évite au bénéficiaire de devoir avancer le montant de l’aide, ce qui simplifie le processus.
L’ASP ou Agence de Services et de Paiement, est l’organisme public chargé de verser le bonus écologique. Pour savoir si un vendeur est conventionné, il suffit de lui poser directement la question ou de rechercher l’information sur son site web.
Si le vendeur ne déduit pas les aides lors de la facturation, le particulier peut lui-même en faire la demande sur le téléservice de l’ASP, en transmettant un formulaire et les justificatifs nécessaires (facture, certificat d’immatriculation, avis d’imposition…). Toutes les informations requises ainsi que les modalités d’envoi sont précisées sur le site officiel de l’ASP.
Le bonus est versé quelques semaines après validation du dossier, sous réserve du respect des critères d’éligibilité.
Pour éviter les reventes rapides et garantir l’usage durable des voitures électriques, le bonus est conditionné à plusieurs éléments :
Ces conditions sont strictement surveillées, et leur non-respect entraîne un remboursement de l’aide perçue.
La règle de la non-revente avant 1 an vise à empêcher les achats opportunistes. Elle garantit que le bonus profite réellement à la mobilité durable des particuliers, et non à des reventes précoces de voitures électriques sur le marché de l’occasion.
Le rétrofit électrique consiste à remplacer le moteur thermique d’un véhicule existant par un moteur électrique ou à hydrogène. Cette transformation, encadrée par une réglementation, permet de réduire les émissions de CO₂ tout en conservant le châssis de voitures déjà possédées.
La transformation d’une ancienne voiture se présente comme une alternative économique à l’achat d’un véhicule neuf. En 2025, cette démarche durable est encouragée par l’octroi d’une prime dédiée.
La prime au rétrofit peut couvrir jusqu’à 80 % du coût de la transformation, avec des plafonds qui varient selon le revenu fiscal de référence et l’usage du véhicule.
Voici les montants prévus :
Situation du demandeur | Montant de la prime |
Revenu fiscal ≤ 7 500 € par part | 5 000 € |
Revenu fiscal entre 7 501 € et 16 300 € par part + usage intensif du véhicule | 5 000 € |
Autres situations (revenu plus élevé ou usage standard) | 1 500 € |
Les conditions liées à l’usage intensif incluent :
La prime au rétrofit peut couvrir jusqu’à 80 % du coût de la transformation.
![]()
Pour bénéficier de cette prime, 4 critères techniques et administratifs doivent être respectés :
Ces conditions garantissent que la prime bénéficie à des projets conformes et jugés pertinents dans le cadre de la transition écologique.
Le versement de la prime est automatiquement intégré à la facture par le professionnel agréé qui réalise la transformation. Cela signifie que le bénéficiaire n’a aucune démarche à faire : le montant de la prime apparaît sur le devis ou la facture finale, et est déduit du prix total.
Le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie a été élargi en 2025 pour inclure l’achat ou la location longue durée de voitures électriques neuves. Les constructeurs automobiles peuvent proposer des primes voiture électrique directement intégrées au contrat, sans que l’acheteur n’ait à effectuer de démarches supplémentaires.
Les montants varient selon le type de véhicule, le profil de l’acquéreur et le constructeur. Voici à titre d’exemple un aperçu des barèmes pratiqués au 1er trimestre 2025 par Renault :
Ces aides sont directement déduites du prix (ou des loyers en cas de location), et gérées par les constructeurs partenaires. Le particulier bénéficie ainsi d’une réduction immédiate.
Le microcrédit véhicules propres s’adresse aux personnes aux revenus très modestes, dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 6 300 euros par part. Il permet d’emprunter jusqu’à 8 000 euros pour financer un véhicule électrique, hybride ou à hydrogène.
Ce prêt peut être remboursé sur 7 ans maximum. Il est garanti à 50 % par l’État via le Fonds de cohésion sociale, sous réserve des dotations disponibles. La demande se fait avec l’appui d’un service d’accompagnement social habilité, comme une association ou une structure partenaire de l’État.
Ce microcrédit est cumulable avec le bonus écologique et les autres aides.
Prolongé jusqu’au 31 décembre 2025, le prêt à taux zéro pour l’acquisition d’un véhicule électrique est réservé à certains publics :
Le prêt à taux zéro peut atteindre jusqu’à 30 000 euros pour l’achat et 10 000 euros pour la location. Il est accordé par des établissements bancaires partenaires de l’État, pour l’achat, la location longue durée ou avec option d’achat d’un véhicule respectant les plafonds de poids (2,6 tonnes maximum) et d’émissions (moins de 50 g CO₂/km).
Certaines régions, départements et collectivités proposent des aides complémentaires. Ces subventions peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros en fonction de la zone géographique et de la situation du demandeur. Par exemple, en 2025, la région Occitanie peut accorder jusqu’à 4 000 € de prime voiture électrique ou hybride, en fonction de votre revenu fiscal.
Les aides locales sont généralement cumulables avec le bonus écologique. Pour en bénéficier, il est nécessaire de consulter le site web de votre région, de votre département ou de votre métropole, qui détaille les conditions d’éligibilité, les démarches à effectuer et les délais à respecter.
Le leasing social est un dispositif mis en place pour permettre aux foyers modestes d’accéder à un véhicule électrique sans avoir à en supporter immédiatement le coût d’achat. Il repose sur la location d’un véhicule pour un montant mensuel plafonné à 100 €, avec ou sans option d’achat.
En 2025, ce dispositif est reconduit, mais il sera à nouveau disponible uniquement à partir du second semestre. Il est réservé en priorité aux personnes dont le revenu fiscal de référence est faible, et qui résident dans des zones à faibles émissions ou exercent une activité nécessitant des déplacements réguliers.
Le leasing social est une solution intéressante pour les personnes qui souhaitent tester les véhicules propres sans s’engager dans un achat immédiat.
Le leasing social tend à rendre la voiture électrique plus accessible pour les foyers modestes.
Le financement du leasing social repose en partie sur le mécanisme des Certificats d’Économies d’Énergie. Le gouvernement prévoit d’ajuster le modèle économique du dispositif en 2025 afin de le rendre plus stable et accessible sur le long terme.
Les véhicules proposés dans le cadre du leasing social doivent respecter les mêmes critères que ceux éligibles au bonus écologique, à savoir :
Les modèles sélectionnés sont généralement des véhicules électriques d’entrée de gamme, afin de garantir une offre large à moindre coût.
Le dispositif sera ouvert à nouveau à partir du second semestre 2025, sous réserve de validation budgétaire. Pour en bénéficier, vous devez passer par un loueur ou un constructeur partenaire conventionné avec l’État.
Jusqu’en décembre 2024, la prime à la conversion permettait aux particuliers de bénéficier jusqu’à 5 000 € d’aide en échange de la mise à la casse d’un ancien véhicule thermique. Ce dispositif visait à accélérer le renouvellement du parc automobile en remplaçant les modèles les plus polluants par des véhicules plus propres.
Depuis le 2 décembre 2024, cette aide a été supprimée, tout comme la surprime liée aux zones à faibles émissions. Le gouvernement a justifié cette décision par la volonté de concentrer les financements publics sur les dispositifs jugés plus efficaces et ciblés, comme le bonus écologique et le leasing social.
Comme expliqué précédemment, le score environnemental est devenu un critère majeur pour déterminer l’éligibilité aux aides. Ce score est calculé par l’ADEME sur la base de plusieurs paramètres : origine des matériaux, émissions durant la production, transport, consommation d’énergie en usage et recyclabilité.
Les véhicules n’obtenant pas un score suffisant ne peuvent plus prétendre au bonus écologique, même s’ils respectent les conditions de prix ou de poids. Ce système favorise les modèles produits localement ou dans des conditions respectueuses de l’environnement.
La suppression progressive de certains dispositifs et le renforcement des critères d’éligibilité s’inscrivent dans un objectif plus global : faire de la France un leader européen en matière de mobilité propre.
Le gouvernement souhaite notamment :
En parallèle, l’État continue d’investir dans le développement des infrastructures de recharge, et de renforcer les coopérations avec les collectivités pour déployer les aides locales.