La GTB (Gestion Technique du Bâtiment) automatise le fonctionnement des systèmes techniques du bâtiment pour mieux les réguler, en assurer le suivi, prévenir les pannes et optimiser les consommations.
📌6 informations sur la GTB :
La Gestion Technique du Bâtiment (GTB) est un système informatique centralisé conçu pour superviser, piloter et optimiser le fonctionnement des équipements techniques d’un bâtiment tertiaire : chauffage, climatisation, ventilation, éclairage, sécurité ou encore production d’eau chaude sanitaire.
Concrètement, la GTB collecte des données énergétiques en continu via des capteurs répartis dans le bâtiment, les analyse, et ajuste automatiquement le fonctionnement des équipements pour améliorer l’efficacité énergétique. Grâce à une interface unique, le système permet une commande centralisée, un suivi détaillé des consommations, des alertes en cas de panne et une gestion optimisée des opérations techniques.
Ce pilotage intelligent repose sur des technologies d’automatisation, de contrôle et de régulation, ce qui permet à l’entreprise de réduire ses factures, de maîtriser son impact environnemental et de répondre aux obligations réglementaires du décret BACS ou du décret tertiaire.
La GTB collecte des données énergétiques en continu via des capteurs répartis dans le bâtiment, les analyse, et ajuste automatiquement le fonctionnement des équipements pour améliorer l’efficacité énergétique.
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Le décret BACS vise à optimiser la performance énergétique des bâtiments en imposant l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments (BACS) pour tous les bâtiments tertiaires équipés de système de chauffage ou de climatisation.
Le décret tertiaire quant à lui impose une réduction des consommations énergétiques progressive pour les bâtiments tertiaires. Cette nouvelle réglementation vise à économiser 60% d’énergie finale dans ces bâtiments à l’horizon 2050.
La GTB est aujourd’hui l’un des piliers de l’immotique dans le secteur tertiaire, à savoir la domotique appliquée aux bâtiments professionnels. On parle également de Building Management System (BMS) dans le langage international.
La GTB (Gestion Technique du Bâtiment) et la GTC (Gestion Technique Centralisée) sont deux systèmes de gestion des équipements techniques, mais leur périmètre fonctionnel diffère fortement.
Autrement dit, la GTC est un sous-ensemble fonctionnel, souvent intégré dans une GTB plus complète. L’hypervision, quant à elle, désigne l’étape suivante : elle coordonne plusieurs GTB et GTC sur différents sites.
Un système GTB repose sur plusieurs briques technologiques interconnectées qui assurent l’acquisition, le traitement et l’exploitation des données énergétiques du bâtiment.
Le rôle des capteurs et des actionneurs
Les capteurs mesurent des données clés : température, humidité, présence, consommation d’énergie, qualité de l’air, niveau d’éclairage, etc. Ils sont installés dans différentes zones du bâtiment pour fournir une lecture en temps réel du fonctionnement des systèmes techniques.
Les actionneurs, quant à eux, reçoivent les ordres de commande issus du traitement des données (par exemple : ouverture d’une vanne, arrêt d’un circuit de climatisation, variation de puissance d’un éclairage). Ce lien capteur-actionneur permet une régulation automatique et fine des équipements.
L’importance du logiciel de supervision
Le logiciel de supervision est le centre névralgique de la GTB. Accessible via un poste de commande ou une interface web, il permet de visualiser les informations en temps réel, de programmer des scénarios (mise en veille la nuit, déclenchement à la détection de présence, etc.) et de générer des rapports de consommation énergétique.
Le logiciel permet aussi une gestion multisite, la supervision des alarmes, la planification des maintenances et l’analyse des dérives de consommation.
Une GTB fonctionne en continu selon un cycle intelligent :
Suivi et analyse des données énergétiques
Chaque zone fonctionnelle du bâtiment est suivie selon un pas de temps horaire. Les données sont croisées pour détecter les anomalies (surconsommation, dysfonctionnement, dérives). Cela permet une réaction rapide pour corriger le problème ou adapter la programmation.
Régulation automatique et scénarios de commande
La GTB adapte en temps réel le fonctionnement du bâtiment : elle modifie la consigne de température, désactive certains équipements, ou déclenche des cycles de veille selon les horaires d’occupation. Ces scénarios permettent de réduire la puissance consommée, d’améliorer le confort et de limiter les coûts.
La mise en place d’un système de Gestion Technique du Bâtiment est aujourd’hui encadrée par la réglementation, en particulier par le décret BACS (Building Automation and Control Systems). Publié en juillet 2020 et modifié depuis, ce décret impose progressivement l’installation de systèmes GTB dans les bâtiments à usage tertiaire.
La GTB au sens du décret BACS est bien plus qu’un simple tableau de bord : elle analyse, ajuste, pilote et archive les données de consommation. Pour être conforme, elle doit assurer un suivi horaire, être interopérable et proposer une gestion autonome des systèmes techniques.
Depuis le 8 avril 2024, tout bâtiment tertiaire neuf dont le permis de construire est déposé après cette date, et équipé d’un système de chauffage, de climatisation ou de ventilation d’une puissance supérieure à 70 kW, doit être équipé d’un système de GTB conforme aux exigences du décret BACS.
Le décret prévoit également une mise en conformité progressive des bâtiments existants, selon deux seuils :
Cela concerne tous les bâtiments tertiaires non résidentiels, qu’ils soient marchands ou non marchands.
Une exemption peut être obtenue si le propriétaire justifie, par une étude technique, que l’installation d’un système GTB ne présente pas un retour sur investissement en moins de 10 ans. Cette disposition permet de préserver les bâtiments pour lesquels la GTB serait économiquement non viable.
Cette étude doit respecter un mode de calcul spécifique défini dans un arrêté complémentaire.
Une GTB ne se limite pas à son installation. Le décret impose également :
Ces contrôles portent notamment sur, l’analyse fonctionnelle, le bon paramétrage, la détection de dérives énergétiques ou encore la proposition d’améliorations techniques ou de remplacement.
La GTB intervient en priorité sur les postes les plus énergivores des bâtiments tertiaires : chauffage, climatisation, ventilation (CVC) et production d’eau chaude sanitaire (ECS).
Elle permet notamment :
Ces usages sont directement concernés par le décret BACS, et conditionnent l’éligibilité à la fiche BAT-TH-116 dans le cadre du dispositif CEE.
Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) sont un dispositif obligeant les fournisseurs d’énergie à financer des travaux de performance énergétique chez leurs clients. En échange, ils reçoivent des certificats proportionnels aux économies générées. Une GTB peut ainsi être financée partiellement ou intégralement via ce mécanisme.
La GTB permet de gérer l’éclairage intérieur et extérieur d’un bâtiment, avec des fonctions avancées telles que :
Côté sécurité, la GTB peut superviser :
La combinaison de ces fonctions améliore la sécurité opérationnelle, tout en réduisant les consommations liées à des oublis ou dysfonctionnements.
Une Gestion Technique du Bâtiment peut intégrer des compteurs d’électricité, d’eau, de gaz, de biomasse, etc. Elle centralise leurs données et permet :
Autre poste souvent oublié : les ouvertures. La GTB peut automatiser :
Cette automatisation permet de limiter les déperditions thermiques et d’éviter les erreurs humaines, souvent coûteuses en énergie.
L’un des principaux atouts d’un système GTB est sa capacité à réduire les consommations énergétiques de manière significative. En centralisant le pilotage des équipements techniques, la GTB permet :
La GTB permet par exemple d'éviter les consommations d'électricité inutiles liées à l'éclairage en dehors des heures d'activité.
Une GTB bien paramétrée contribue à améliorer le confort des occupants : température stabilisée, luminosité adaptée, qualité de l’air contrôlée.
Elle permet aussi :
Ces actions s’intègrent pleinement dans une démarche de responsabilité sociétale et de performance environnementale, essentielle pour l’image des entreprises et pour répondre aux objectifs du décret tertiaire.
La Gestion Technique du Bâtiment assure une surveillance continue des équipements techniques. En cas de dérive ou de dysfonctionnement, des alertes sont automatiquement générées. Cela permet de détecter une panne avant qu’elle n’impacte l’exploitation ou d’optimiser la maintenance préventive.
Les équipes techniques peuvent intervenir plus rapidement, avec les bonnes informations, ce qui réduit les coûts de maintenance et améliore la durée de vie des installations.
Installer une GTB, c’est aussi anticiper les obligations réglementaires actuelles et futures. En particulier :
Une GTB bien calibrée aide à justifier les économies réalisées, à suivre les progrès et à transmettre les données aux autorités compétentes. Elle devient un outil stratégique de pilotage énergétique, indispensable à toute organisation souhaitant pérenniser sa performance.
Le système des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) permet de financer tout ou partie de l’installation d’une GTB dans un bâtiment tertiaire. Ce dispositif repose sur une obligation faite aux fournisseurs d’énergie d’inciter leurs clients à réaliser des économies.
Conditions d’éligibilité techniques et réglementaires
Pour qu’une GTB soit éligible aux CEE, elle doit respecter les critères définis dans la fiche d’opération standardisée BAT-TH-116, à savoir :
Exemples concrets de montants et bonifications passées
Jusqu’au 30 juin 2024, une bonification temporaire permettait de multiplier la prime par :
Aujourd’hui, le montant de la prime dépend de plusieurs facteurs :
Démarches pour obtenir une prime CEE
Pour obtenir une aide CEE, l’entreprise doit :
Certaines structures proposent un accompagnement complet, de l’audit à la déduction directe de la prime sur le devis, facilitant ainsi le financement du projet.
Le coût moyen d’une Gestion Technique du Bâtiment varie selon la complexité du site, le nombre d’équipements à connecter et les fonctionnalités choisies.
Cependant, la rentabilité est rapide. En tenant compte :
…le retour sur investissement peut être inférieur à 5 ans, voire immédiat avec un bon niveau de financement CEE.