L’assurance décennale photovoltaïque est obligatoire pour tout installateur de panneaux solaires. Elle garantit pendant 10 ans les dommages affectant la solidité ou l’étanchéité d’un ouvrage lié à l’installation solaire. Elle protège le maître d’ouvrage comme l’installateur, à condition d’avoir bien déclaré son activité, utilisé des produits référencés (ATec ou ETN), et respecté les exigences techniques.
📌 7 points à retenir sur l’assurance décennale photovoltaïque :
L’assurance décennale photovoltaïque est une obligation légale imposée aux professionnels du bâtiment, notamment aux installateurs de panneaux solaires. Elle garantit pendant une durée de dix ans les dommages graves qui peuvent compromettre la solidité de l’ouvrage ou rendre l’installation impropre à sa destination.
Dans le cas du photovoltaïque, cette assurance couvre par exemple des défauts d’étanchéité, des malfaçons structurelles ou des défaillances graves du système intégré. Elle protège le maître d’ouvrage, mais aussi l’installateur, en assurant la prise en charge des réparations par l’assureur, sans qu’un recours en justice soit nécessaire.
La loi impose cette assurance dès lors qu’une entreprise intervient sur un ouvrage de construction. L’installation de panneaux photovoltaïques, lorsqu’elle est intégrée à la toiture ou qu’elle modifie la structure d’un bâtiment, entre clairement dans ce cadre juridique.
La jurisprudence récente a confirmé cette obligation : toute pose de panneaux en toiture, même en surimposition, est considérée comme un ouvrage au sens du Code civil. En l’absence d’assurance décennale photovoltaïque, l’installateur s’expose à un refus de couverture en cas de sinistre et à des poursuites juridiques.
La réception se matérialise généralement par un procès-verbal signé conjointement par le client et l’installateur. Ce document atteste que les travaux sont terminés et acceptés, avec ou sans réserves.
Sans réception, la garantie ne débute pas. L’installateur reste alors responsable de l’ouvrage pour une durée indéterminée. En cas de litige, il est néanmoins possible d’établir une réception tacite, à condition de disposer de preuves concrètes : règlement intégral, prise de possession du bien, date de raccordement.
L’assurance décennale couvre une période de dix ans à compter de la réception des travaux. Cette date marque le point de départ officiel des garanties légales.
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Dans le cas des panneaux photovoltaïques, cela inclut les infiltrations, l’affaissement de toiture lié à une mauvaise pose ou encore des défauts de structure liés au système de fixation.
Elle s’applique également en cas d’intégration au bâti ou de surimposition, si l’installation impacte les éléments assurant le clos et le couvert du bâtiment (étanchéité, charpente). Aucun défaut de pose ne doit compromettre l’intégrité du logement pendant 10 ans suivant la réception.
La garantie biennale, ou garantie de bon fonctionnement, couvre les éléments dissociables de l’installation pendant les deux années suivant la pose. Elle s’applique notamment aux composants électroniques, câblages, coffrets de protection ou micro-onduleurs.
Si un défaut est constaté durant cette période, l’installateur a l’obligation de remplacer ou de réparer les équipements concernés.
Cette garantie protège également le client en cas de non-conformité entre le système livré et celui promis dans le contrat.
Outre les garanties légales, des garanties contractuelles viennent renforcer la protection de l’installation solaire.
La garantie produit couvre les composants eux-mêmes : défauts de fabrication, usure anormale, panne prématurée. Elle varie selon les fabricants et dure en général entre 10 et 25 ans.
La garantie de puissance garantit quant à elle que les panneaux maintiendront un certain niveau de rendement au fil du temps.
Certains contrats permettent de souscrire des extensions de garantie couvrant les déplacements, la main-d’œuvre ou des remplacements à neuf. Bien qu’optionnelles, ces garanties peuvent offrir une meilleure couverture, notamment dans les projets à forte puissance.
Dans le cas du photovoltaïque, cette assurance couvre par exemple des défauts d’étanchéité, des malfaçons structurelles ou des défaillances graves du système intégré.
L’assurance décennale photovoltaïque couvre :
Les composants couverts comprennent généralement :
La déclaration de sinistre à l’assureur décennale suit une procédure rigoureuse.
En cas de dommage constaté :
Lors de l’expertise :
Une fois les responsabilités établies, les réparations sont prises en charge selon les conditions du contrat d’assurance décennale photovoltaïque, et peuvent impliquer une entreprise tierce si nécessaire.
Le tarif d’une assurance décennale photovoltaïque dépend d’une combinaison de critères techniques, économiques et géographiques.
Les tarifs varient en fonction du chiffre d’affaires, du pourcentage d’activité photovoltaïque et du profil de risque de l’entreprise. Voici un tableau indicatif pour mieux visualiser ces différences :
Chiffre d’affaires annuel | % d’activité PV | Prime annuelle estimée |
---|---|---|
200 000 € | 20 % | 4 500 € |
500 000 € | 40 % | 8 300 € |
1 000 000 € | 70 % | 17 200 € |
Ces montants sont donnés à titre indicatif et peuvent évoluer selon :
Ces montants sont donnés à titre indicatif et peuvent évoluer selon :
Il est donc essentiel de comparer plusieurs devis et de bien identifier les garanties incluses.
Complémentaire à la garantie décennale, la responsabilité civile professionnelle (RC Pro) est obligatoire pour tout installateur photovoltaïque. Elle couvre les dommages matériels, immatériels ou corporels causés à des tiers ou aux clients :
La RC Pro s’applique pendant et après les travaux et intervient pour les sinistres non couverts par la décennale.
Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, l’assurance Tous Risques Chantier (TRC) est fortement recommandée. Elle couvre les dommages pouvant survenir pendant la durée des travaux, comme :
Elle permet une indemnisation sans recherche de responsabilité et facilite la reprise rapide du chantier. Elle peut être souscrite par l’entreprise, le maître d’ouvrage ou le maître d’œuvre.
Une fois l’installation terminée, le producteur photovoltaïque (le particulier ou l’entreprise) doit souscrire une assurance responsabilité civile liée à la production d’électricité, notamment en lien avec le risque électrique sur le réseau public.
Des contrats complémentaires sont également possibles :
La protection juridique permet à l’entreprise d’être accompagnée en cas de :
La protection juridique couvre les frais de procédure, d’expertise ou d’avocat, et constitue une garantie de sécurité administrative pour les professionnels du secteur.
Obligatoire pour tout constructeur, la garantie de parfait achèvement impose à l’installateur de réparer tous les désordres signalés dans l’année suivant la réception des travaux. Cela inclut :
Cette garantie ne dépend ni de la nature ni de la gravité du défaut, mais uniquement de la date de sa déclaration.
La garantie de parfait achèvement permet :
Elle ne remplace pas la garantie décennale mais vient la compléter pour les désordres constatés durant la première année.
L’installateur photovoltaïque est tenu à une obligation de conseil vis-à-vis de son client. Cela implique :
Si un sinistre résulte d’un manque d’information ou d’un mauvais conseil, la responsabilité de l’entreprise peut être engagée, y compris en dehors des garanties classiques.
Il est à noter que c’est au professionnel qu’il revient de prouver qu’il a bien rempli ce devoir de conseil.
Le devoir de conseil oblige l’installateur à informer et alerter son client, ainsi qu’à vérifier son installation.
Le Bureau Central de Tarification (BCT) est une autorité administrative indépendante chargée de garantir à toute entreprise ou personne soumise à une obligation d’assurance (comme l’assurance décennale photovoltaïque pour les installateurs) le droit d’être assuré, même en cas de refus des assureurs.
Quand une entreprise ne parvient pas à trouver un assureur, le BCT impose à une compagnie d’assurance de la couvrir, en fixant lui-même le tarif de la prime et les conditions de la garantie.
Les entreprises du secteur photovoltaïque peuvent rencontrer des difficultés pour souscrire une assurance décennale, en particulier lorsque :
Dans ce cas, un refus explicite ou implicite (absence de réponse sous 45 jours) peut être opposé par l’assureur.
Le dossier doit comporter :
L’entreprise a ensuite 3 mois pour faire appliquer la décision auprès de l’assureur.