Avant toute installation ou rénovation d’un tableau électrique, il est essentiel de comprendre ses composants, son fonctionnement et les critères de choix.
📌 5 éléments à retenir :
Le tableau électrique est le centre névralgique de toute installation domestique. Il assure la répartition du courant vers les différents circuits du logement : éclairage, prises, chauffage, électroménager… En regroupant et en organisant tous les circuits, il facilite le contrôle, la maintenance et la sécurisation de l’installation.
Son rôle premier est la protection des personnes et des équipements. Grâce aux modules qu’il intègre, il peut détecter une surcharge, un court-circuit ou une fuite de courant et interrompre instantanément l’alimentation électrique pour éviter tout danger.
En cas d’incident, il permet également de cibler rapidement le circuit en défaut, évitant une coupure générale inutile et permettant une intervention plus rapide.
Il est courant de confondre plusieurs éléments d’une installation électrique. Le compteur électrique mesure la consommation d’énergie et relève les données pour le fournisseur. Il est placé en amont du tableau et ne protège pas les circuits internes du logement.
Le coffret électrique désigne parfois l’enveloppe du tableau : une boîte contenant les modules de protection. Quant à la Gaine Technique du Logement (GTL), elle regroupe le tableau, le coffret de communication et le disjoncteur général. C’est l’espace réservé à l’ensemble de l’installation électrique basse tension du logement.
Le tableau électrique, lui, se situe en aval du compteur et prend en charge la distribution interne de l’électricité ainsi que sa protection circuit par circuit.
Le tableau électrique doit être installé dans un endroit facilement accessible et conforme aux normes.
Il doit également être dégagé de tout obstacle sur un rayon de 70 cm en façade. Il est fortement recommandé, voire obligatoire en construction neuve ou rénovation complète, de l’installer dans la GTL.
Un tableau électrique est structuré autour d’un ensemble de modules de protection fixés sur des rails métalliques. Ces éléments sont indispensables pour assurer la sécurité de l’installation.
On y trouve tout d’abord le disjoncteur général, qui permet de couper l’ensemble de l’alimentation électrique en un seul geste. Il marque la frontière entre l’installation privée et le réseau public.
Viennent ensuite les interrupteurs différentiels. Ils détectent les fuites de courant vers la terre et protègent les personnes contre les risques d’électrocution. Chaque interrupteur protège une ou plusieurs rangées de circuits.
Les disjoncteurs divisionnaires prennent le relais pour sécuriser chaque circuit spécifique : éclairage, prises, électroménager… Ils coupent l’alimentation en cas de surcharge ou de court-circuit.
Enfin, les borniers de phase, neutre et terre assurent les connexions électriques internes du tableau.
Les modules sont installés sur des rails métalliques normalisés, facilitant leur positionnement et leur maintenance. Les peignes horizontaux et verticaux assurent la distribution du courant entre les modules. Le peigne horizontal relie l’interrupteur différentiel aux disjoncteurs de la même rangée.
Les borniers de raccordement regroupent les fils de phase, neutre et terre en un seul point. Leur rôle est d’assurer une distribution claire et sécurisée des connexions dans tout le tableau.
Ces éléments, invisibles une fois le tableau fermé, sont essentiels pour une installation fiable et évolutive.
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Le tableau électrique fonctionne selon un principe de répartition par rangées. L’électricité arrive depuis le disjoncteur général, puis est transmise aux interrupteurs différentiels. Chaque interrupteur alimente une rangée de disjoncteurs, qui distribuent l’électricité vers les circuits correspondants.
Ce système garantit une protection sélective : seul le circuit concerné est interrompu en cas de problème. Cela limite les coupures générales et permet une gestion efficace des incidents.
Ce mode de fonctionnement permet aussi d’ajouter facilement des circuits supplémentaires, à condition d’avoir anticipé de l’espace disponible dans le tableau.
Outre les protections obligatoires, plusieurs modules complémentaires peuvent être intégrés au tableau.
Le parafoudre protège l’installation contre les surtensions causées par la foudre. Le contacteur jour/nuit permet de déclencher certains appareils (comme un chauffe-eau) automatiquement pendant les heures creuses.
Le télérupteur permet d’allumer un point lumineux depuis plusieurs interrupteurs. L’horloge modulaire déclenche ou coupe un appareil à des heures programmées. Enfin, le délesteur évite les dépassements de puissance en coupant temporairement certains circuits.
Ces modules apportent plus de confort, de sécurité et d’économies d’énergie au quotidien.
L’installation d’un tableau électrique est encadrée par la norme NF C 15-100, référence incontournable en électricité domestique. Elle définit les règles de conception, de protection, de disposition et d’accessibilité.
Parmi ses exigences :
Le tableau doit être installé dans la Gaine Technique de Logement (GTL), à une hauteur comprise entre 90 cm et 180 cm, ou 50 cm minimum si une porte est présente. L’espace en façade doit être dégagé pour permettre l’accès rapide aux modules.
L’étiquetage des circuits est obligatoire : chaque disjoncteur doit être clairement identifié par des pictogrammes ou des noms pour faciliter toute intervention.
Chaque rangée du tableau commence obligatoirement par un interrupteur différentiel. Celui-ci protège l’ensemble des circuits de la rangée. Ensuite, viennent les disjoncteurs divisionnaires, affectés à un circuit précis : lumière, prises, électroménager, etc.
Les circuits sont répartis de manière à équilibrer les charges électriques. Un bon équilibre évite les déclenchements intempestifs dus à des dépassements d’intensité.
La norme impose également la répartition des circuits sensibles, comme les volets roulants ou les appareils de chauffage, sur plusieurs rangées différentes pour garantir un minimum de confort même en cas de panne.
L’interrupteur différentiel détecte les fuites de courant, le disjoncteur protège contre les surcharges. L’un veille sur les personnes, l’autre sur les équipements.
Dans un logement neuf, le tableau électrique doit comporter au moins 20 % d’emplacements libres. Cette réserve permet d’ajouter de nouveaux modules en cas de travaux futurs :
Il est interdit de laisser des rails totalement vides. Si un espace reste inutilisé, il doit être obturé à l’aide d’accessoires spécifiques, notamment pour les peignes sous tension. Cela garantit la sécurité des occupants et évite tout contact accidentel.
Prévoir ces emplacements dès l’installation permet d’assurer la modularité du tableau et d’éviter de devoir tout remplacer lors de futurs aménagements.
Le choix du tableau électrique dépend de plusieurs facteurs, à commencer par le niveau de personnalisation souhaité. Un tableau nu est une enveloppe vide, à équiper soi-même selon les besoins. Il offre une grande flexibilité, mais demande des compétences en câblage.
Le tableau pré-équipé contient déjà les modules essentiels installés en usine. Il est idéal pour les personnes peu expérimentées, car il simplifie considérablement l’installation.
Le tableau modulaire permet une évolution simple : il est composé de modules standards à clipser sur rail. Il est recommandé pour anticiper les besoins futurs, notamment en cas de rénovation ou d’agrandissement du logement.
Enfin, les tableaux connectés permettent de suivre la consommation en temps réel, de programmer certains circuits ou d’optimiser les économies d’énergie. Ils offrent des fonctionnalités avancées accessibles via smartphone ou interface web.
La taille du tableau dépend directement de la surface habitable et du nombre d’équipements électriques. Voici quelques repères :
La norme impose au moins 2 interrupteurs 30 mA pour un logement : en cas de coupure, une partie des circuits reste active. C’est une mesure de sécurité… mais aussi de confort !
Le nombre de circuits augmente avec les équipements : électroménager, chauffage, domotique… Il faut veiller à ne pas saturer les rangées pour respecter les limites imposées par la norme.
Dans certains cas, il peut être utile d’ajouter un tableau secondaire, aussi appelé tableau divisionnaire. Il permet de desservir une dépendance, un étage, un garage ou une extension éloignée du tableau principal.
Alimenté depuis le tableau électrique principal par un disjoncteur dédié, il intègre ses propres protections différentielles et divisionnaires. Cela permet de décentraliser la gestion électrique, tout en garantissant la sécurité et la conformité aux normes.
Un tableau divisionnaire est une solution pratique pour les projets évolutifs ou les habitations étendues.
Lors du choix d’un tableau électrique, plusieurs critères techniques sont à prendre en compte sans se limiter à une marque : robustesse des matériaux, compatibilité des modules, facilité de câblage, clarté des schémas fournis, accessoires disponibles…
Il est essentiel que tous les composants soient compatibles entre eux, notamment les peignes et les modules, pour éviter les mauvaises connexions et les surchauffes.
Privilégiez des fabricants qui respectent la norme NF, proposent une documentation claire et garantissent la disponibilité des pièces dans le temps, un élément souvent négligé mais fondamental en cas d’évolution de l’installation.
Le bon dimensionnement d’un tableau électrique dépend de la configuration du logement et des équipements à alimenter. Chaque circuit (prise, éclairage, électroménager…) nécessite un module, et chaque interrupteur différentiel protège jusqu’à 8 disjoncteurs maximum.
Il faut également compter les modules complémentaires (parafoudre, horloge, contacteur…). Une rangée peut généralement contenir de 13 à 18 modules selon le modèle.
Il est essentiel de prévoir au moins 20 % de modules libres pour les futurs besoins. Par exemple, un logement de 100 m² peut nécessiter un tableau à 4 rangées, soit environ 60 à 72 modules pour permettre une évolution sans contrainte.
Chaque disjoncteur protège un circuit spécifique. Voici quelques repères courants :
Chaque rangée commence par un interrupteur différentiel, puis les disjoncteurs sont disposés par familles de circuits pour plus de lisibilité.
Le calibre de l’interrupteur différentiel doit être adapté à la somme des intensités des disjoncteurs situés en aval. On applique la règle suivante :
Exemple : (20 A + 20 A) x 1 + (16 A + 16 A) x 0,5 = 56 A → il faut un interrupteur de 63 A minimum.
Ce calcul permet de prévenir les coupures intempestives liées à une surcharge ponctuelle. Il garantit aussi une répartition équilibrée entre les rangées.
Pour gagner en lisibilité et faciliter la maintenance, il est conseillé de :
Un tableau bien organisé est un gage de sécurité, de confort et de longévité. Mieux vaut surdimensionner légèrement que devoir tout remplacer plus tard.
Installer un tableau électrique demande méthode et précision. Avant toute chose, il faut couper le courant général au niveau du disjoncteur de branchement pour sécuriser l’intervention.
L’installation débute par la fixation du tableau à la bonne hauteur, souvent dans la GTL. Une fois en place, on procède à l’organisation des modules : interrupteurs différentiels en début de rangée, suivis des disjoncteurs divisionnaires, puis des modules complémentaires si besoin.
L’étiquetage est essentiel : chaque disjoncteur doit porter une mention claire du circuit concerné.
Le raccordement se fait ensuite, depuis les borniers jusqu’aux circuits du logement, en respectant les sections de câble adaptées à l’intensité.
Les conducteurs électriques sont de trois types : phase (rouge ou marron), neutre (bleu) et terre (jaune et vert). Tous les circuits doivent être reliés à la terre via un bornier commun, lui-même connecté à une prise de terre.
Le neutre et la phase sont raccordés aux disjoncteurs. Pour un câblage propre et sécurisé, il est recommandé de dénuder uniquement la longueur nécessaire (environ 8 mm) et de bien visser les connexions.
La qualité du câblage est primordiale : elle garantit le bon fonctionnement du tableau et évite les échauffements ou les coupures intempestives.
Les peignes électriques simplifient le raccordement des modules en répartissant la phase et le neutre sur une même rangée. Ils remplacent les fils souples et limitent les erreurs de branchement.
Le peigne horizontal relie l’interrupteur différentiel aux disjoncteurs de la rangée. Le peigne vertical assure l’alimentation des différents dispositifs sur plusieurs rangées.
Il est important de choisir des peignes compatibles avec les modules utilisés pour garantir le bon écartement des dents et éviter les faux contacts.
Les dents libres doivent être protégées par un obturateur, car elles restent sous tension même si aucun module n’y est raccordé.
Installer soi-même un tableau électrique est envisageable pour les bricoleurs avertis, mais comporte des risques. Il faut parfaitement connaître la norme en vigueur, les règles de sécurité et les méthodes de câblage.
En cas de doute, mieux vaut faire appel à un professionnel qualifié. Non seulement il garantit une installation conforme et sécurisée, mais il est également habilité à fournir une attestation de conformité (CONSUEL) si nécessaire.
Dans tous les cas, une installation électrique bien réalisée est un gage de sécurité durable pour les occupants et les équipements.
L'installation d'un tableau électrique peut s'avérer délicat. Faire appel à un professionnel permet garantir une mise en place sécurisée et conforme aux normes en vigueur.
Le prix d’un tableau électrique varie fortement selon son niveau d’équipement. Un tableau nu, à équiper soi-même, est la solution la plus économique, mais nécessite l’achat séparé de tous les composants.
Un tableau pré-équipé offre un bon compromis entre coût et facilité d’installation. Il inclut les modules essentiels (interrupteurs différentiels, disjoncteurs) et permet un gain de temps à la pose.
Les tableaux modulaires évolutifs ou connectés représentent un investissement plus élevé. Ils intègrent souvent des fonctions avancées de suivi de consommation ou de contrôle à distance, avec des modules spécifiques.
Il faut aussi prévoir le coût des accessoires : rails supplémentaires, obturateurs, borniers, peignes, étiquettes…
Pour une maison de 100 m², le prix d’une installation neuve complète se situe généralement entre 800 € et 1 500 €, matériel et main-d’œuvre inclus.
Le remplacement d’un tableau existant est souvent un peu plus coûteux (900 € à 1 700 €) en raison de la dépose, de la mise en sécurité de l’installation et des éventuelles adaptations à prévoir.
Ce coût peut évoluer selon plusieurs critères :
Le prix total d’un tableau électrique dépend de plusieurs paramètres :
Une installation sur mesure, avec anticipation des besoins futurs, permet souvent de rentabiliser l’investissement sur le long terme.